La moniliose est une des maladies les plus dévastatrices dans les plantations de cacao dans le monde. Elle est causée par un champignon appelé Moniliophthora roreri. Présente depuis plus d’un siècle en Amérique Latine, elle a déjà causé d’énormes dégâts au niveau des productions de cacao de beaucoup de pays dont la Colombie, la Bolivie, le Mexique et le Costa-Rica conduisant certaines fois à des pertes de plus 80%. Jusqu’ici, Haïti et la République Dominicaine ne sont pas encore touchées par cette maladie. Toutefois, elle a récemment été repérée en Jamaïque, près de la Grande Anse qui fournit plus de 40% de la production du cacao d’Haïti.
Le champignon a une forte capacité de dissémination. Un seul fruit attaqué peut produire plus de 7 milliards de spores. Autant dire une spore suffit pour détruire toutes les plantations de cacao d’Haïti. Ces spores sont facilement transportables par le vent et par l’homme.
Des signes s’apparentant aux symptômes de la moniliose ont récemment été observés dans des parcelles de cacao du Nord. Le Ministère de l’Agriculture, avec l’appui de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), s’est associé à l’entreprise AYITIKA S.A pour y conduire un diagnostic rapide. Un expert de renommée mondiale, Dr. Phillips Mora Wilbert du Centre agronomique Tropical de Recherche et d’Enseignement (CATIE) du Costa-Rica a été mobilisé en la circonstance. Le diagnostic s’est révélé fort heureusement négatif.
Toutefois, les menaces sur le cacao du pays restent et demeurent élevées lorsque l’on considère les principaux vecteurs de propagation. Les phénomènes cycloniques très fréquents dans la région peuvent favoriser les transports des spores de la moniliose de la Jamaïque vers la Grande-Anse. Aussi, les échanges formels et clandestins entre Haïti et les pays de la région déjà affectés par cette maladie sont une source potentielle pour l’entrée de ce champignon dans le pays
AYITIKA est très préoccupée par la situation, des réunions d’information, de sensibilisation sont régulièrement organisées avec les producteurs partenaires afin de pouvoir détecter le plus tôt possible la maladie en cas d’apparition et aussi de la prévenir.